Plus que 15 jours…

20 November 2014

«Au revoir!» dis-je à un copain en partant de la marina.

«Bye, tu reviens quand déjà?»

«Dans deux semaines. Le temps de fermer la maison, préparer nos valises et ramener la famille en Floride.»

Je prends conscience au moment de dire ces mots qu’il ne nous reste que 15 jours avant notre départ… On est en train de faire l’expérience d’une compression de l’espace-temps et chaque jour nous parait extrêmement court. Je me sens tel un parachutiste qui se rapproche du seuil de porte juste avant le grand saut. Je vis avec un cocktail d’états d’âme qui comprend le vertige, l’anticipation, le stress et d’exaltation. Il nous faudrait des semaines supplémentaires pour régler à la perfection toutes nos affaires mais ce ne sera pas le cas. Comme vous pouvez vous en douter, il y a une multitude de détails à régler avant de larguer les amarres. Nous faisons de notre mieux alors il faut tirer notre fierté en regardant le chemin parcouru, et apprendre à abandonner les ‘faudrait encore qu’on…’ au Québec.

Les deux dernières semaines furent intenses. J’ai laissé Sounda et les enfants à la maison et je suis retourné sur Jayana pour une nouvelle série de travaux. Ma priorité était d’entreprendre tous les travaux qui nécessitait la transformation notre habitacle en chantier. Lorsque femme et enfants seront à bord, ils ne me laisseront plus la possibilité de faire de la poussière de fibre de verre, de monopoliser leurs lits pour héberger des morceaux de bateau ou de joncher les planchers de mes outils. Lorsque je suis seul, je peux être très productif car je peux entreprendre jusqu’à 5 projets en parallèle. Je peux me permettre de mettre un projet en veilleuse dans l’attente des pièces qui sont manquantes pour me permettre d’avancer. Une fois par jour, je prends l’heure nécessaire pour partir de la marina et me rendre à Fort Lauderdale, où sont tous les magasins de bateau. Ces aller-retour font parti de mon quotidien car ce n’est pas rare qu’un projet me demandent une douzaines de corvées de magasinage: c’est énormément de temps non-productif!

De nouveaux panneaux solaire

J’ai reçu mes nouveaux panneaux Solbian 112W ultra minces qui seront placé au dessus du bimini. Comme j’avais passé beaucoup de temps sur les améliorations concernant l’énergie solaire lors de mon dernier voyage, je me suis limité à visiter Canvas Designers à West Palm Beach. Lors de cette visite, nous avons décidé l’emplacement final des panneaux ainsi que la meilleure façon de fixer le tout. Évidemment, je suis encore un innovateur car personne là-bas avait vu ce genre de panneaux et encore moins faire une installation directement sur un bimini. Nous verrons le résultat lors de notre prochain voyage.
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Un nouveau matelas

Beneteau est un peu chiche côté matelas… La meilleure description que je peux faire de notre lit est qu’il est formé de deux galettes de mousses qui collées ensemble pour offrir un lit queen. À chacune de mes visites au bateau, je dors bien mais je me réveille avec des engourdissements au bras. J’ai donc décidé au dernier voyage de faire l’essai d’un surmatelas Tempurpedic. Il y avait une amélioration, mais le résultat était pas mal mou. Je cherchais donc une solution pour obtenir plus de confort, mais avec un matelas offrant un véritable support. J’ai donc réussi à trouver à West Palm une société qui taille les matelas Tempurpedic selon la forme demandée et ils peuvent même réduire l’épaisseur au besoin. J’ai donc commandé un Tempur Breeze qui sera livré au début décembre. La craque entre Sounda et moi sera éliminée pour le plus grand bonheur de nos dodos en cuillère!

Transformer la douche en buanderie

Lors de mon dernier voyage, j’avais dessiné les plans en 3D pour un meuble temporaire qui serait aménagé dans la douche bâbord (qui ne nous sert jamais). J’ai confié la réalisation de ce meuble à la Clef de Voûte (Montréal) et mon copain André (du catamaran Panorama) a gracieusement transporté les quelques 300 livres de plastique jusqu’en Floride. A son arrivée, j’ai rapidement entamé ce projet pour ne pas laisser les morceaux se détériorer au soleil. J’ai constaté en plaçant les panneaux du meuble dans la douche que mes mesures n’étaient pas parfaites mais les plus importantes l’étaient. J’ai pu ajuster sur place le reste pour obtenir un résultat fort satisfaisant! J’ai aussi choisi de me simplifier la vie pour certains aspects techniques… Au lieu de modifier le drainage de la douche pour accommoder le lave-linge, je vais opter pour un tuyau amovible qui sera accroché sur le bord du lavabo lors de chaque utilisation. L’entrée d’eau se fera sur les valves de la douchette et l’électricité 220V sera facile à amener à cet endroit. Le plus gros défi j’ai eu à part de dessiner le meuble est de trouver une laveuse qui fait moins de 42 cm de profond pour passer par la porte. Ca existe en Europe et en Asie, mais pas en Amérique. Après des dizaines d’heures de recherches sur Internet, je me suis résigné à procéder à l’importation de cet appareil au É-U… Une chance que Pascal (bateau Lilly Rose) est en France et qu’il peut nous donner un coup de main comme intermédiaire local!

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Le refroidissement de la génératrice

Tous les propriétaires de Beneteau Sense que j’ai rencontré ont des problèmes majeurs avec leur génératrice. Une série d’erreurs de conception de la part de Beneteau et Onan (qui fabrique la génératrice) rendent inutilisable la génératrice la plupart du temps. Elle refuse de fonctionner sous prétexte d’un problème avec le refroidissement en eau. J’ai passé un nombre incalculable d’heures pour bien comprendre les problèmes et je suis parvenu à implanter une solution qui fonctionne très bien. Voici ma première grande invention et les itérations que j’ai fait pour l’améliorer.
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Bouchée par les algues

Le premier problème s’est manifesté dans le clapet anti-retour de l’alimentation en eau. L’idée d’une telle valve est louable car elle est prévu pour empêcher l’eau de s’échapper de la ligne d’alimentation par gravité. Mais les ingénieurs ont négligé qu’il faut filtrer l’eau avant la valve et non après. (Design fautif de Beneteau). À l’an 2 de Jayana, j’avais demandé à Florida Yacht Group d’ inverser les positions de cette valve et du filtre à eau.
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La turbine s’auto-detruit

La pompe qui alimente la génératrice en eau est actionné mécaniquement. Les rouages de la génératrice font tourner une turbine en caoutchouc, qui aspire l’eau qui sert à refroidir la génératrice. C’est un principle éprouvé et appliqué dans tous les moteurs refroidi à l’eau. Cependant, dans les forums de discussions, on trouve beaucoup de propriétaires du modèle de génératrice que je dispose qui ont des problèmes avec l’espérance de vie de leur turbine (elle doit être remplacée à toutes les 50 heures). A ce rythme, ça veut dire démonter une partie de la génératrice à toutes les semaines pour profiter de l’électricité et de climatisation. Non merci. (Design fautif de Onan).
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Mes recherches m’ont guidé vers une opération radicale: l’ablation de la turbine de caoutchouc et l’ajout sur l’alimentation en eau d’une pompe électrique 110V alimentée par la génératrice. En juin dernier, lorsque la génératrice refusait obstinément de fonctionner, j’ai installé les composantes pour ‘patcher’ le système et j’ai réussi, pour le grand bonheur de l’équipage, à faire fonctionner la génératrice assez longtemps pour profiter de l’air climatisé toute la nuit. Comme j’étais sous pression pour trouver une solution, Je n’étais pas trop satisfait de mon installation (fils qui trainaient, pompe installée croche, tuyau écrasé donc avec restriction). Je me devais de refaire complètement le système…

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Aimez-vous les bulles?

Saviez-vous que lorsqu’un bateau se déplace, il y a des milliers de petites bulles qui glisse sous l’eau sur la surface de la coque? J’ai fait cette découverte en essayant de faire fonctionner la génératrice en navigation. Graduellement,les bulles entrent par la prise d’eau sous le bateau et remplace l’eau dans le tuyau. (Comme lorsque vous soufflez dans un verre renversé sous l’eau). Lorsqu’il y a trop d’air dans le circuit, la turbine perd son prime et tourne dans le vide, n’aspirant plus l’eau. Il faut alors démonter le système et purger l’air, ce qui est un calvaire à chaque fois. Ma solution est toute simple: permettre aux bulles de s’échapper avant de se rendre à la génératrice. Un simple coude avec un T relié à un tuyau évent dont la bouche est au-dessus de la ligne de flottaison.

Voici une photo de la dernière itération de mon système: il m’en coûte $150 en morceaux de plomberie, 350$ pour une pompe et $200 pour un bon filtre. Par contre, avoir la certitude que la génératrice fonctionnera en tout temps, ça n’a pas de prix.
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Vidanger l’huile et rester les mains propres

Tout propriétaire de bateau qui se respecte se doit de faire ses changements d’huile. Sur le Beneteau Sense, l’accessibilité du moteur et la génératrice est excellente mais les emplacements du drainage et du remplissage d’huile sont vraiment mal pensé. En fait, c’est impossible d’effectuer ces vidanges sans faire de dégâts. J’ai imaginé un système de valves et une pompe pour automatiser le tout grâce à un seul commutateur. La premier version de mon système comportait 3 entrées (huile génératrice, huile moteur et huile bidon) et une sortie. Je n’aimait as beaucoup avoir 4 tuyaux enroulés qui dégoulinait l’huile de temps à autre. J’ai pensé que si mes tuyaux étaient amovibles, je pourrais les ranger entre les utilisations. Après avoir arpenté longuement des allées remplies de pièces de plomberie, je suis tombé par hasard sur les connecteurs pour les appareils pneumatiques. Étanches et facilement amovibles, c’était exactement ce que j’avais besoin. J’ai donc refait mon installation avec ces pièces et maintenant, c’est efficace, simple et très propre!

Batteries

J’ai eu une petite surprise en essayant de démarrer le moteur et la génétrice, deux jours avant de devoir partir avec le bateau. Les deux batteries de démarrage étaient complètement bousillées. Elles ont été changés par de nouvelles batteries AGM.
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Sortie de l’eau

Après ces projets, il était temps de faire une petite promenade avec le bateau pour sa cure de rajeunissement. Une nouvelle peinture sous la ligne de flottaison, de la cire sur les côtés et un entretien de la transmission. Je suis toujours nerveux quand je pars seul avec le bateau mais c’est comme faire du vélo… …la confiance et la technique reviennent assez rapidement. J’avais placé une GoPro pour filmer un time-lapse de cette navigation de 2 heures, mais je n’ai pas appuyé sur le bon bouton, alors je n’ai pas de matériel à vous présenter.
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Parfois, je trouve que mon bateau est petit mais quand je le vois sorti de l’eau, je réaliste le gigantisme de notre monture. Heureusement que j’avais trouvé des gens pour réaliser les travaux de sablage et de peinture. Je ne me voyais pas revêtir un scaphandre d’astronaute sous le soleil plombant pour râbler, racler et frotter la coque. Je l’ai fait assez souvent avec Véloce que maintenant, je préfère superviser les travaux que les faire. Quand on s’attarde aux risques inhérents pour la santé de respirer des solvants et des poussières toxiques, alors la décision est encore plus facile à prendre.
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Le temps passé dans la poussière de la cours à bateaux m’a permis d’avancer mes travaux d’ébénisterie. J’ai beaucoup travaillé avec les gens de Seafarer pour réaliser les morceaux de bois que je dessinais. Grâce à leur travail, j’ai pu assembler les sections pour refaire les cabinets que j’avais coupés dans la cuisine pour placer le nouveau lave-vaisselle. Comme toute chose sur un bateau, plusieurs itérations ont été nécessaires pour en compléter l’assemblage. J’ai dû modifier la largeur du tiroir à droite du lave-vaisselle et j’en ai profité pour améliorer les coulisses pour des plus solides. C’est juste dommage de s’être donné autant de mal pour un projet qui au final, ne paraît du tout pour l’observateur néophyte.

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Ensuite, j’ai attaqué un sale projet : installer un renfort en fibre de verre pour régler un craquement qui se produit entre le pont et la cabine, au milieu du bateau. Pour se faire, je devais aller voir derrière les panneaux de cuir qui composent le plafond fini du bateau. Je croyais que ce plafond était installé sur des snaps ou des velcros alors j’ai bêtement tiré… …jusqu’à tout arrache. Ça a été mon moment «oups» du voyage, car je venais de briser une bonne partie de l’attache d’une clip de plastique… En fait, les planches du plafond sont embouvetés les unes dans les autres au moyen de ces clips, alors il faillait commencer aux extrémités pour défaire le centre. La loi de Murphy m’a fait choisir la seule planche vissé aux deux côtés, la numéro ‘uno’ a placer lors de l’installation. Oh well!
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Après avoir compris le principe c’était un jeu d’enfant de le dévisser, débrancher l’électricité et descendre les planches les unes après les autres. C’était juste moins facile de manipuler ces longs bouts flexibles seul. Mais j’y suis arrivé pour constater que l’endroit que je voulais accéder était bloqué. En fait, structurellement, le pont du bateau est appuyé sur un contre-moule qui lui donne de la rigidité. Le craquage provient d’une zone d’intersection entre une cloison structurelle, le contre-moule et le pont. La seule façon de réaliser mon projet aurait été de pratique une large ouverture mais juste derrière se cachait un gros paquet de fils reliant les instruments du mât aux systèmes de navigation. Sectionner ces fils signifiait que ces travaux allaient durer très longtemps… Voulais-je vraiment me lancer dans une telle aventure? Quelle était l’importance de régler ce craquement? J’ai décidé de vivre avec et d’abandonner mon idée de renfort. Cependant….

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Les plafonds enlevés, j’ai réalisé que j’avais une opportunité en or pour passer des fils. Et pourquoi pas transformer la cabine en cinéma maison? Le système de son d’origine comportait deux hauts-parleurs Bose (chic mais d’une reproduction sonore proche d’une canne de conserve) et un caisson de graves (subwoofer) enfermé dans un rangement près du plancher. Oui oui, enfermé comme dans essayer de parler avec une main sur la bouche… Un chimpanzé aurait fait un meilleur design acoustique! Il faillait donc que je mette ma touche personnelle. J’ait donc quadruplé la taille du câblage des hauts-parleurs existants et passé deux nouveaux fils pour avoir un système surround 5.1. (Plus le câble est gros, meilleurs sont les détails rendus par les hauts-parleurs). J’ai aussi trouvé un endroit parfait pour localiser le caisson de graves: jusque à côté du module d’air climatisé, donc avec deux grandes bouches d’aération pour laisser passer les ondes de son. Un cinquième haut-parleur vient se placer juste en dessous du téléviseur pour compléter le système de cinéma maison. Un nouvel amplificateur de 1000W (avec une provision pour un 2ième) devrait offrir suffisamment de puissance pour nos soirées disco. J’ai eu beaucoup de difficultés à me trouver un décodeur Dolby 5.1 car l’électricité sur un bateau est en 12V, ce qui m’oblige à prendre des pièces habituellement conçues pour l’automobile. Mais avez vous bien des voitures avec des systèmes de cinéma maison? Après des heures de recherches, j’ai trouvé un décodeur Dolby très compact qui sert en même temps de commutateur HDMI. Le hic, c’est qu’il venait à peine d’être discontinué! Après plusieurs soirées de recherches intensives, j’ai finalement trouvé un détaillant qui lui en restait un en inventaire…

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Pendant que j’attendais la réception des composantes pour mon nouveau système de son, j’ai passé de nouveaux fils quatre brins pour ajouter un éclairage au DEL tricolore dans la cabine. J’aime beaucoup les ambiance feutrées et l’éclairage existant est intéressant, mais un peu trop lumineux à mon goût. Et en navigation de nuit, j’aime beaucoup une luminosité rouge, qui permet de voir sans imprégner les yeux de lumière ce qui atténue la vision nocturne. Cela a pris une journée pour réussir à passer les 4 fils nécessaires. Au moins, je me suis gâté avec un petit gadget: il y a un microphone sur le contrôleur, ce qui permettra au système de changer les couleurs sur le rythme de la musique. Ca complète bien l’ambiance discothèque avec la boule miroir et les projecteurs au laser que j’ai acheté l’an passé… Qui vient danser à bord?

Au fait, qui dit passer des fils dans un bateau dit aussi se frotter sur la coque… Une coque de bateau est fabriquée en superposant des feuilles de fibre de verre, qui sont ensuite imprégnées de résine époxy. Lorsqu’on se frotte à la coque, les échardes de verre nous rentrent dans la peau. C’est encore pire quand on a à percer des trous, car la mèche libère des milliers de petites aiguilles qui s’enfoncent immédiatement dans la peau. J’ai donc appris à mes dépens qu’il faut mieux de pas faire cela en T-shirt et bermuda… Les mollets et les avant-bras étaient à ce point sensible que le frottement d’un vêtement sur la peau était suffisant pour que j’aie l’impression qu’un essaim d’abeilles venait de me piquer. Ouch!

Pendant que je m’amusais à m’estropier, Basil venait me dire que ses hommes avaient terminé de refaire une beauté à ma coque: les 3 centimètres d’épaisseur de coquillages étaient disparus, un bon sablage avait eu raison du reste de la peinture anti-algues et deux couches de Pettit Vivid redonnait une fière allure au bateau. Le mercredi 12 novembre, Jayana était de retour à l’eau après 6 jours de cale sèche.

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Le lendemain, Chris de Florida Rigging est venu faire la pose du nouvel étai et de l’enrouleur qui portera ma nouvelle voile pour le gros temps. Avec une traversée océanique au programme dans les prochains mois, c’est une voile que je tenais à avoir pour maximiser ma sécurité et confort en mer.

Bien que les deux semaines ont été très productives, il me reste néanmoins beaucoup de travaux en suspend:

  1. Finir l’installation de l’osmoseur (désalinisateur)
  2. Finir l’installation du système audio
  3. Inventer un support pour le BBQ
  4. Solidifier l’escalier (craquements)
  5. Jointer le mur qui sépare la cabine bâbord de la cabine avant
  6. Bande de chant à poser sur le panneau dans la douche
  7. Régler la question de l’étanchéité des deux portes du frigo
  8. Terminer l’installation des panneaux solaires
  9. Installer les voiles et toiles
  10. Récupérer l’annexe
  11. Vérifier l’inventaire et stocker les pièces de rechange
  12. Provisionner le bateau

Fait intéressant: juste avant l’atterrissage à Miami, l’avion a survolé la marina et j’ai pu prendre une photo de la marina où est présentement Jayana. (encerclé sur la photo en entête de cet article)

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