Le sac de viennoiseries de l’Amour du Pain nous lance un appel ce matin. En quelques instants, les enfants voient le fond. Les miettes qu’ils laissent un peu partout ne passe pas inaperçues: plusieurs petits tamias rayés se font un vilain plaisir à s’improviser concierge de service. Pour mieux les observers, les enfants se placent sur le rebord de la van et je croque cette scène sur le vif.
Comment ne pas se rappeler tous ces matins lorsque les enfants venaient se placer sur la plage arrière de Jayana et observer la vie marine qui déambulait sous leurs yeux? Je n’ose pas leur rappeler le passé, mais j’obserse la joie qui les habite dans le moment présent…
Aussitôt le déjeuner engouffré, Maël est avide d’aventures et il part immédiatement à la découverte de la plage et du bord de l’eau. Son frère le suit quelques minutes après. Je dois terminer de ranger notre environnement avant d’aller les rejoindre. Ils sont tellement excités de me montrer les spots de pêches, les fissures dans la roche, les nénuphars… Tout devient source d’émerveillement. Je crois que eux aussi, ils sont bien heureux de reprendre la vie d’aventuriers!
Les libellules qui arpentent les rives deviennent rapidement des cibles pour la chasse. Maël offre un rappel de ses techniques pour les attraper à mains nues à Lohan: angle du soleil, direction du vent, technique d’approche. Lohan adopte la technique hybride couleuvre-verre de terre: il remonte les fesses et se remue de gauche à droite pour rester bas et grappiller les centimètres qui le sépare de sa cible. Les dernières instructions sur l’emplacement exact où placer les doigts pour ne pas lui faire de mal sont données et Lohan exécute la manoeuvre avec brio. Et voilà sa première libellule attrapée à main nue! Je vous mets au défi d’essayer cet exploit, c’est extrêmement difficile car elles ont un oeil perfectionné et la rapidité de l’éclair…
On déambule lentement dans notre nouvel environnement à la recherche d’arachnides et de libellules quand on découvre la rampe de bateaux. Maël rêve de gros poissons et je profite de la venue d’un vieil homme pour lui poser quelques questions. Un échange qui a duré une bonne vingtaine de minutes et qui nous permet d’en connaitre plus sur la passion qu’il partage avec Maël. Ce dernier écarquille les yeux lorsqu’il voit le monstre que la femme de notre pêcheur a sorti de l’eau la veille. J’ai de la difficulté à contenir l’excitation de mon aîné et son ardent désir de sortir le kayak pour s’aventurer plus loin dans cette baie poissonneuse…
Lohan me tire par la manche: il est blême, étourdi et toussotant. Mon pauvre coco a attrapé froid pendant la nuit. On retourne vers Orca pour le border et lui permettre de reprendre quelques forces. Vive les enfants pour leur capacité de récupération. En après-midi, tout est de retour à la normale. On profite de la plage et c’est notre initiation à la baignade en eaux froides. Après tout, les orques (épaulards) sont des animaux qui vivent dans les mers du nord… Il faut faire honneur à Orca et démontrer du courage et de la détermination pour affronter ces quelques degrés centigrades!
C’est lorsqu’on passe une heure à s’échanger la balle de toutes les façons imaginables, de rires comme des fous que je prend conscience des autres familles qui nous entourent. Les enfants barbottent tandis que les parents végètent. Combien de films présente l’implication idéale du père américain comme celui qui doit montrer à son fils comment attraper une balle. En tant que père monoparental temporaire, je suis très fier de ce nouveau défi que je suis en train d’accomplir. Après trois traversées océanique, c’est avec mes enfants que je suis en train de réaliser ma première traversée continentale. Une épopée qui nous conduira à la réalisation du rêve que Lohan avait formulé il y a un an. Une aventure qui étanchera notre soif de découvertes. Une série de défis, d’apprentissage et de partage qui me permettra de guider Maël et Lohan sur la route de la vie, bien au-delà d’un échange de balle.
1 Commentaires
Commentaire par Jean
Jean 4 juillet 2021 at 7:26 am
Les voyages forment la jeunesse…. Ils auront de quoi alimenter les conversations entre amis.
Observation…si je peux me permettre, j’installerais un étai à partir du haut du support à vélo jusqu’au toit… à torons pour l’élasticité. Pour une grosse bosse sait on jamais.
Ta plume se peaufine lâche pas
Johny ( feu Bel Motivo ) maintenant MMSI HASTA LUEGO 4.
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