Aujourd’hui, c’est notre plus grande journée de route de notre voyage au Nicaragua. Sounda part la première avec son père à Granada pour une prise de sang car la plaie de Papy ne cesse de suinter depuis qu’il s’est blessé. La perte de plasma est assez importante pour inquiéter Sounda, qui désire faire un prélèvement sanguin pour mieux interpréter ses signes vitaux. Pendant ce temps, Maël trouve un spécimen inédit de chenille velue.
La prise de sang réalisée, nous faisons route vers une éco-lodge juchée dans les montagnes, en plein coeur d’une plantation de café. C’est le moment idéal car les récoltes annuelles des grains de cafés ont lieu maintenant. Nous en saurons donc plus sur ce procédé de fabrication. En route, nous nous arrêtons dans un petit marché qui vend des babioles et dans un petit musée qui présente quelques artéfacts précolombiens.
17 janvier
Je me suis levé avec du ‘spring dans les bottines’ comme dirait Georges Brossard. Il était 6am et je ne voulais rien manquer de la journée! Je suis sorti en pensant que c’était l’heure de la marche pour l’observation d’oiseaux. Malheureusement pour moi, j’étais une heure trop tôt. Bah! J’ai donc essayé de dénicher un gros cochon pour Maël. (Surnom affectueusement utilisé par Maël et Georges Brossard pour désigner d’énormes scarabées.) Je ne savais pas trop où regarder, alors je cherchais un peu partout pour finalement, ne rien trouver. Il me faut définitivement me renseigner davantage sur les moyens d’en attraper un pour Maël… Le lever de soleil était magnifique.
À l’heure prévue, j’ai néanmoins fait une belle marche en forêt et dans les plantations de café pour observer colibris, tisserands, perroquets et toucans. Maël était tellement heureux d’être enfin dans la forêt tropicale que nous n’avions pas d’autres choix que de mettre la chasse aux papillons au menu de la journée. La récolte fut intéressante avec plusieurs spécimens que j’ai hâte de pouvoir identifier. Je les ai injectés avec de l’alcool et je les ferais sécher quand nous serons à San Juan.
En après-midi, c’est au tour de Sounda et Maël de partir en promenade en forêt, pendant que je reste pour divertir Lohan. Nous ferons en famille une randonnée en montagne jusqu’à une cascade (avec une pente plutôt escarpée) où nous prendrons plusieurs belles photos.
Le moment fort de la journée fut à notre retour: j’ai demandé si nous pouvions utiliser la tyrolienne et ils l’ont ouvert pour nous. Maël était bien heureux (il en avait fait en mai à St-Martin), mais mon intention était plutôt d’initier Lohan. Comme il est plus peureux de nature, il a fait volte-face au moment de s’accrocher et je n’ai pas insisté. Après avoir retiré son harnais, Maël est arrivé de sa première descente tellement enthousiaste et fou de joie de pouvoir utiliser la place de Lohan et repartir aussitôt. Lohan a été piqué au vif dans son orgueil et il m’a demandé de reprendre son tour. J’ai accepté (à la grande déception de Maël) et ainsi, notre petit bout de 3 ans s’est élancé dans le vide, sur une tyrolienne de 80 mètres. Bravo Lohan! À son arrivé, il a avoué avoir eu un peu peur, mais il n’arrêtait pas de répéter “Trop cool!!! Encore!!!”.
En soirée, nous avons eu notre première rencontre avec des rainettes multicolores absolument fascinantes. Cette journée bien remplie s’est terminée sur les rythmes de la musique du Nicaragua, autour d’un feu et avec quelques guimauves…
18 janvier
Aujourd’hui, c’est une grosse journée de route qui nous attend. Nous partons de notre éco-lodge dans les montagnes pour nous rendre dans la ville d’Estelli, au nord du pays. Même si nous partons tôt, Maël utilise ses dernières minutes pour attraper un de ses insectes favoris: une mante religieuse. Elle dévorait tranquillement un papillon quand elle a été happée accidentellement par le filet de notre chasseur. Sous le coup de l’excitation, il a oublié son filet à insecte à l’hôtel et nous avons reçu un appel après une quinzaine de minutes de route. Ca a pris quelques moments pour qu’une solution pour nous le faire parvenir soit mise en place. L’hôtel cherchait également la clé de la chambre de Papy, qui était incidemment dans ses poches. Ils ont donc envoyé un commis-mobylette à notre rencontre pour faire l’échange des précieux items…
Après un arrêt à la pharmacie pour regarnir notre pharmacie de pansements (Sounda change plusieurs fois par jour les bandages sur la jambe de son père), nous sommes arrêtés au marché pour acheter quelques bananes et un ananas. J’aurais bien aimé un gros avocat juteux, mais malheureusement, ce n’est guère la saison. Nous avons repris la route pour ce qui nous a semblé interminable. Finalement, au bout d’une ascension sur un chemin de terre plutôt cahoteux, nous avons abouti sur une ferme biologique où notre dîner nous attendait. Un délicieux poulet grillé sur le feu avec des légumes! Quel festin! Les enfants ragaillardis, nous avons pu entamer l’ascension du pignon de montagne voisin qui nous a offert une vue imprenable sur les alentours. Même Lohan a fait l’ascension et il faut dire que la perspective d’y trouver une forêt de suçons lui a donné la motivation nécessaire pour surmonter le découragement. Ses yeux pétillants n’ont pas été déçus lorsqu’il a, sous un buisson, découvert deux sucreries à sa disposition.
Nous avons repris la route vers Estelí, une ville-étape importante pour les échanges entre Managua (Nicaragua) et le Honduras. J’y ai trouvé plusieurs similarités avec Drummondville au Québec. Il y a quelques attraits aux alentours que j’aurais adorés, dont du canyoning, mais rien qui puisse plaire à l’ensemble de notre équipage. Nous avons plutôt terminé la journée avec une visite éclair dans une maison où deux rouleurs de cigares nous présentaient leur savoir-faire.
Notre repas du soir fut pris dans un restaurant typique qui servait des spécialités locales à base de maïs. Nous avons tous bien aimé les arômes sucrés des plats, mais encore plus le propriétaire un peu exubérant qui allie des talents de restaurateurs et de sculpteur de pierre à savon. Le restaurant est jonché de petites statuettes représentant de grosses femmes. Papy lui a demandé s’il y avait un lien avec Buddha, ce qui a ouvert une discussion sur la représentation de la femme idéale. On peut dire que son fétiche est dans les formes rondelettes et les (gros) énormes seins!
19 janvier
On part rapidement d’Estelí, car la santé du papa de Sounda se dégrade. Sa jambe blessée reste très enflée et commence à devenir douloureuse au toucher. Elle commence également à se colorer de bleu, de même que ses mains. Sa personnalité était différente également, tous des signes qui exigent que nous le mettions entre les mains de spécialistes. Arrivé à Leon, le propriétaire de l’hôtel nous annonce qu’il a contacté un ami cardiologue en France, qui connaît bien les médecins spécialistes du Nicaragua. Il a référé le meilleur et ainsi, il a pu être vu rapidement par un cardiologue. Il était temps, car son pouls et sa pression étaient à la moitié de la normale. Il a été reconduit d’urgence à l’hôpital et demeure en observation aux soins intensifs. Il devra fort probablement être rapatrié au Canada aussitôt que son état de santé se stabilise.
Sounda reste à ses côtés pendant que je m’occupe des enfants. L’hôtel est une oasis de tranquillité en plein coeur de la ville. La piscine offre un excellent terrain de jeux pour les enfants et nous avons tout pour être heureux et enfin, ralentir le rythme. Les derniers jours ont été bien remplis avec des activités, des marches en montagnes, beaucoup de route, des levers tôt et des couchers tard. Nous allons recharger nos batteries pendant les prochains jours.
Pensées du jour de Maël:
-Quand je serai grand, je ne vais pas chasser les insectes. Je vais trouver des roches et des diamants.
-Est-ce que Papy Jean va mourir?
2 Commentaires
Commentaire par Pierre
Pierre 24 janvier 2016 at 11:28 am
Il y a beaucoup d’activités dans ce voyage. Profitez bien de ces belles journées. J’espère que la santé de Jean va s’améliorer au cours des prochains jours. Salutations à voir tous.
Commentaire par Anik
Anik 25 janvier 2016 at 11:52 am
Quel voyage magnifique! Merci du partage. J’espère que la papa de Sounda se remettra sur ses deux pieds bien vite. Je.pense à toi Sounda! Ouf… la question existentielle de Maël ! Bonne continuation! XXX
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