Deux jours avant l’arriver près des Açores, j’ai fait une proposition à l’équipage… Comme notre rythme de croisière s’est avéré assez rapide et que nous sommes en avance sur notre agenda, j’ai proposé de faire escale à Flores.
J’avais entendu beaucoup de bien de cette île de la part de d’autres navigateurs et comme elle est presque sur notre chemin (un maigre détour de 5h) alors pourquoi pas aller y jeter un coup d’oeil?
Après notre visionnement du film «1492», Carl et Serge imaginaient arriver en pleine brume, avec un dévoilement de la verdure et des falaises à la toute dernière minute… Après avoir scruté l’horizon jusqu’au coucher du soleil pour apercevoir le haut des montagnes, c’est finalement de nuit que nous arriverons. On a pu facilement trouver un emplacement pour mouiller l’ancre à l’avant des autres bateaux.
J’étais certain que des gens riaient de nous à l’arrivée, avant de réaliser que c’était des oiseaux! Les cris de ces cagarros a assurément dû servir d’inspiration pour les voix des télétubies…
Le plus surprenant lorsqu’on arrive d’une traversée, c’est le silence. Le bateau ne craque plus, le sillement du vent dans les oreilles est absent et il n’y a plus de déferlante perpétuelle à la poupe du bateau. Après le silence, on prend conscience de l’absence de gîte et de mouvements. Le bateau est comme s’il était figé dans le temps… Après deux semaines dans la machine à laver, c’est un feeling qu’on apprécie énormément! Finalement, les odeurs et les bruits de la civilisation éveillent nos sens. Signe des temps modernes, je n’ai mis que quelques minutes à nous trouver et à nous brancher à un réseau Wi-Fi gratuit!
Après une bonne nuit de sommeil, c’est dans un endroit paradisiaque que nous nous sommes éveillé. Le port est bordé d’une grande falaise et la marina, toute petite, déborde tellement il y a des bateaux. Nous sommes au sommet de la haute saison, car tous les bateaux européens qui retournent à la maison avant la saison des ouragans sont actuellement de passage.
Comme c’est coutume lors d’une arrivée en terre étrangère, nous nous préparons pour aller remplir les formalités de douanes. Nous ferons la rencontre de Tiago, le responsable de la marina. Cependant, il ne peut pas remplir nos formalités étant donné qu’il doit assister le bateau de la personne juste devant nous: une française qui a mis un mois pour rallier Flores (nous avons mis 15 jours). Son moteur est hors d’usage et elle doit avoir de l’aide pour entrer dans la marina. Je me propose de les aider. Tant qu’à avoir rien à faire, je fais donc le remorqueur pendant presque tout l’avant-midi. Une fois le bateau bien sécurisé, alors c’est un Tiago fort intéressant, reconnaissant et coopérant que j’ai rencontré. C’est de loin le meilleur accueil en terre étrangère que j’ai reçu de toute ma vie! Et ce ne sera que le début d’une véritable histoire d’amour avec l’île de Flores.
L’aide que j’ai apportée à Sophie me permettra de rencontrer son ami d’enfance, Marco, un français en télétravail qui a la possibilité de s’établir dans les plus beaux endroits de la planète avec sa femme et ses enfants. Il nous arrangera une location d’auto le lendemain avec son garagiste et sera notre ange-gardien tout au long de notre séjour.
Son premier service sera de nous transporter avec sa voiture en haut de la colline, où se trouve un bon restaurant et une épicerie. Quel joie de déguster un bon repas chaud sans aucune préparation ni aucune vaisselle! Après que la peau de notre ventre soit bien tendue, nous avons fait un petit tour à l’épicerie. Comme vous pourrez constater sur la photo plus bas, nous sommes bel et bien rendu en Europe à voir le prix affiché des vins!!!
Carl, quant à lui, aura une révélation avec un événement qui se déroulera plus tard en soirée… Un BBQ improvisé entre les gens de bateaux actuellement à Flores. Une douzaine d’équipages y participeront, avec un partage de poissons pêchés en route, des chants et du grattage de guitare. Une soirée magique qui lui fait découvrir que voyager avec un bateau et de la guenille, c’est surtout pour profiter des escales où on y vit des moments magiques.
Les falaises qui bordent l’ancrage et qui servent de lieu de nidification pour les cagarros.
En pleine manoeuvre de remorquage pour aider à entrer le bateau de Sophie dans la marina.
La petite marina est bondée et je n’a pas trop le goût d’entrer Jayana en prison.
Le port de Lajes, Flores, avec les bateaux au mouillage. Jayana est à l’extrême droite.
Premier repas à terre. N’importe quoi aurait été un délice!
On est loin de la SAQ. Le prix des vins varie entre 1.19 et 3.99 euros…
Ca sent le BBQ! Ce sera une soirée magique sur la plage tout juste à côté de la marina.
1 Commentaires
Commentaire par Pierre
Pierre 27 juin 2015 at 8:15 am
A te lire ça donne presque le goût de vivre l’experience de Flores
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